la quille pendulaire
Le
principe est simple: comme nous l'avons vu dans la partie numéro 1, lorsque le vent souffle dans les voiles (avec une force de 4 t petit rappel), le voilier se met à
giter, c'est à dire à se pencher, il glisse alors moins bien sur l'eau car la coque planante ne peut plus faire son office et
empêche la voile de bien prendre le vent car il passe au dessus et non dedans (voir schéma).
Tous les voiliers monocoques modernes (sauf quelques rares exceptions) sont équipés de ce qu'on appelle une quille. C'est un contrepoids placé sous le bateau, dans l'eau, à une certaine distance sous la coque afin d’éloigner au maximum le poids du bateau pour augmenter son efficacité (fig 1 ci-contre).
Le principe est le même qu'avec un trébuchet médiéval:
le contrepoids du trébuchet veut toujours (à cause de la gravité) être sous le point de pivot.
Dans
notre cas remplacez juste le contrepoids par la quille, le pivot par l'axe du
roulis de la coque (l'axe autour duquel la coque tournerait si on l’envoyait
comme un ballon de football américain)
Et le bras par le mât et la force des braves combattants qui tiraient le
trébuchet en arrière afin de l'armer par la force du vent dans les voiles et
vous avez compris le système de la quille.
C'est très
pratique pour un bateau de plaisance car c'est sûr et ça marche tout seul pas
besoin de l'actionner ! Cependant, quand on recherche la performance, on trouve
vite les limites d'une quille simple:
-le lest
doit être très lourd pour contrebalancer la force des voiles
-le contrepoids ne crée de la force due à son poids que quand le
bateau gîte (voir schéma du haut) et est donc toujours un peut gîté car il le
faut pour que le contrepoids marche (il ne crée une force que s'il est sous le
point de pivot) mais les voiles sont toujours inclinées et donc moins
performantes, il va donc moins vite.
Il y
a deux moyens pour empêcher cela de ce produire:
- réduire la voilure c'est à dire la surface des
voiles pour diminuer la force; mais le bateau va de toute façon moins vite
(sur les VO, cette technique n'est utilisée qu'en cas de très fort vent, on
appelle cela prendre un ris)
- rajouter
du poids du coté d'où vient le vent pour faire contrepoids et donc empêcher
le bateau de giter.
C'est la
deuxième solution qui nous intéresse. Contrairement à un bateau
classique où l'axe de la quille est parallèle à l'axe du mat (fig 1), une quille
pendulaire va venir se "lever" du coté où le bateau se
soulève et ainsi créer un contre poids bien plus important et
rétablir le bateau à plat.
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